MÉDIAS
À 86 ans A.-F. Marescotti fait preuve d’une activité débordante. À la veille du tournage il rentre de Prague invité à une manifestation musicale alors qu’en avril encore il était à Santander, membre du jury du concours de piano. Les traces de la famille sont lointaines. Mario di Scotia, l’ancêtre, émigra d’Ecosse vers la fin du Xe siècle en Italie où la famille Marescotti fut active et réputée en plusieurs villes. Vers 1890, le père d’André-François, socialiste et candidat à l’émigration, « lève la casquette » et suit la direction que prend l’oiseau qu’il avait emprisonné sous son couvre-chef : le Val d’Aoste. De là la Suisse et Genève ne sont pas loin. La musique qu’aimait l’émigré, mécanicien remarquable, va devenir la joie du petit André-François, né à Carouge en 1902. Les études au Conservatoire achevées avec un diplôme de piano, la composition, l’enseignement mais aussi la direction vont devenir ses principales activités musicales. Vers les années 47 il a une œuvre déjà riche, mais le doute s’installe. Remise en question : étude des œuvres de Schoenberg, Berg, Webern. Et après sept ans de recherches, A.-F. Marescotti poursuit son œuvre de composition avec une perception nouvelle de la musique. Parallèlement il participe à la fondation de la SUISA, à celle du Concours International d’Exécution Musicale de Genève, à l’activité du Centre de musique contemporaine de Merlinge et, dans le monde entier, fait partie du jury de nombreux concours. Une vie étonnante toute au service de la musique. Il nous livre une réflexion d’un grand intérêt sur la communication musicale: rapport du compositeur (inspiration et transcription de la participation) avec l’œuvre (interprétation de la matière sonore) et sa réception chez l’auditeur. (le texte de présentation)
Voir découpage du film avec résumé des séquences
En 1939, il n’y a que quelques concours d’envergure dans le domaine musical. Le Concours de Genève, créé dans l’atmosphère pour le moins tendue de ces années devient très rapidement un des plus importants dans le monde. À cette époque, toute la ville vivait pour le CIEM : le compositeur suisse André-François Marescotti, vice-président du concours depuis sa création revient sur les circonstances de sa création et trente-cinq ans d’existence.
Marescotti parle de Bâle-Ville
Tour de Suisse avec ses compositeurs (15/24). Pour célébrer le 700e anniversaire de la Confédération Suisse, en 1991, le Magazine de la Musique d’Espace 2 s’était adressé à 26 compositeurs suisses pour les faire parler des cantons et demi-canton suisses. Chacun a eu sa manière personnelle d’évoquer un canton avec lequel il n’avait pas de lien particulier. Un petit jeu ludique qui se laisse entendre aujourd’hui avec un certain plaisir. Aujourd’hui, André-François Marescotti parle de Bâle-Ville.
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RESSOURCES IRCAM : NOTICE BIOGRAPHIQUE
Hommage au Carougeois Marescotti
© par Muriel Hermenjat | 2 Mai 2022 (BIBLIOTHÈQUE DE GENÈVE)
La vie musicale carougeoise et le destin d’André-François Marescotti auraient été tout autres sans cet atelier de vélocipèdes ! […] Rendre hommage à André-François Marescotti, c’est lui redonner la place qui est la sienne dans le paysage musical suisse (lire la suite de l’article…)
Marescotti, le rebelle
© LE NOUVEAU QUOTIDIEN – 22.05.1995
Le compositeur décédé n’intégra aucune école. C’était un aristocrate, descendant de Sienne. André-François Marescotti, mort la semaine dernière à 93 ans, a vécu une vie riche, fit le coup de poing contre les fascistes genevois, fut adoubé par la « Royal Academy of Music » de Londres », écrivit un traité d’orchestration. Sa musique dit cela : l’ouverture aux aventures esthétiques et l’expression d’une voix singulière… Il se baigne dans la musique française. Le rebond de ses trois Suites pour piano est voisin de Poulenc, de Roussel. L’orage dodécaphonique éclate, Marescotti en reçoit les foudres. Son œuvre intègre le progrès, jusqu’au sérialisme (Concerto pour piano), mais ne renonce pas à exprimer le doute (les « Insomnies »). Certains de ses ouvrages sont des classiques, comme ses Concerts carougeois, son « Fantasque » pour piano. L’homme ne le fut pas, éternel « outsider » de l’école genevoise, quêtant sa part de vérité au fil d’une œuvre lapidaire. Jean-Jacques Roth